Rencontres sur les rails : Rakshiya la chanteuse

Voyageur dans un wagon bondé en General Class
Voyage en General Class

Inde, Bombay, août 2016. Un groupe de jeunes filles m’aborde sur le quai n°6 de la gare de Borivali. « Ça fait au moins trois mois » me dit l’une d’elle, Rakshiya. « Plutôt sept ». « Tu étais où ? Dans ton village ? » « Oui j’étais parti dans mon village (en France). Maintenant je vais à Delhi ». « Tu es revenu quand ? » « Il y a un mois ».

Comme chaque jour, Rakshiya s’apprête à faire un aller-retour en train, dans un wagon « general class », avec d’autres jeunes filles, généralement deux par deux, pour chanter des chansons au rythme de son dhol et des grelots de son bracelet. C’est ainsi que j’ai rencontré Rakshiya plusieurs fois, comme d’autres jeunes filles de sa communauté. A force, nous nous reconnaissons et une certaine sympathie s’est formée.

Ce n’est pas une vie facile, surtout en Inde où les femmes sont en général discrètes. Elles sont obligées d’avoir un sacré caractère, malgré leur jeune âge, pour répondre aux blagues et provocations des hommes qui composent l’essentiel des passagers rencontrés, notamment au moment de faire la quête. Bien qu’elles animent les wagons de leur musique, elles sont avant tout vues comme des mendiantes, et sont peu respectées.

Elles font partie d’une communauté musulmane, bien que leur mode de vie montre un islam peu orthodoxe. J’imagine que leurs familles sont issues de basses castes qui se sont converties à l’époque de la domination moghole, attirées par l’égalitarisme de l’islam. Mais en Inde, il est difficile d’échapper a son statut dans la société…

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