
Inde, Varanasi, Août 2017. Voici un press wala (ou istri wala) dans une rue de Varanasi, relativement moderne puisqu’il utilise un fer à repasser électrique, ce qui est encore loin d’être la règle en Inde. J’imagine que votre regard est moins attiré par son fer que par sa maison. J’en ai vues plusieurs de ce genre en me promenant dans les ruelles de Varanasi, et je me suis posé la question : pourquoi sont-elles ainsi peintes ?
Au-dessus de la porte, deux poissons ont été représentés. Dans la culture indienne, le couple de poissons est un symbole de bon augure. Il est aussi parfois associé à la fertilité. Mais j’ai tellement souvent vu au-dessus des portes de Varanasi ce couple de poissons associé comme ici au dieu Ganesh, « celui qui élimine les obstacles », que je ne suis pas sûr qu’ils aient un rapport direct avec le reste.
Tournons- nous plutôt vers le beau perroquet vert au-dessus de la fenêtre. Il est vrai qu’on voit beaucoup de perroquets verts ici en liberté ou en cage. Mais le perroquet est aussi présent dans l’hindouisme : on le trouve principalement comme vahana* du dieu Kamadeva. Or Kamadeva est le Cupidon indien, représenté avec son arc de canne à sucre et ses flèches de fleurs. C’est ainsi que le perroquet, croit-on, apporte le bonheur conjugal.
Le mariage d’un des enfants du press wala serait-il donc la raison de ces décorations ? C’est ce qu’indique en tout cas l’inscription au-dessus de la porte : शुभ विवाह (Shubh Vivah) c’est-à-dire Joyeux mariage !
*Le vahana est le véhicule d’un dieu. Chaque dieu en a un, par exemple celui de Ganesh est une souris, celui de Shiva est un taureau, celui de Sarasvati un cygne.