« On appelle Macoua une caste d’hommes dont l’unique occupation est de naviguer le long des côtes. Quatre ou six poutres d’un bois léger, liés avec des cordages d’écorce d’arbre, forment les bâtiments dont ils se servent, et qui sont connus sous le nom de cattimaron¹.
Les Macouas vont principalement à la pêche, et s’aventurent quelquefois au large, pour transporter de grosses marchandises à bord des vaisseaux. Ils sont ordinairement six rameurs sur un cattimaron. On se sert encore à la côte d’une espèce de bateaux plats et sans quille, faits d’écorce de cocotier, que l’on nomme chelingues². Ce sont les seuls sur lesquels on puisse aborder la côte ; ils sont manœuvrés par des esclaves de Madagascar, que l’on appelle lascars. Une superstition assez singulière fait une loi à ces lascars de demander aux Européens qu’ils passent un peu d’eau-de-vie qu’ils jettent ensuite à la mer. »
¹ du tamoul kattou-maram, « bois lié »
² du tamoul shalangou
Source :
• La Flotte, Essais historiques sur l’Inde (1760), cité dans Les Indes florissantes, Anthologie des voyageurs français (1750-1820) de Guy Deleury :
Les pêcheurs Macoua pp 826